Web 2.0 : des innovations aux services 2.0

Bien souvent on décrit la base du web 2.0 comme un changement de technologies (ajax, RSS, web services, etc…). Or si on regarde le tableau dressé par O’Reilly (cf. billet précédent) pour illustrer le passage du web 1.0 au web 2.0, on constate que les innovations technologiques (web services, syndication) sont finalement moins nombreuses que les innovations de concept (le wiki, le blog, la folksonomy, la participation etc…). Bref, à mon sens les technologies dites du web 2.0 n’ont pas précédés les concepts et comportements, au contraire, tout cela a émergé de façon simultanée. On pourrait alors parler de briques qui se sont assemblées pour donner naissance à une construction complexe qui est le web 2.0. On peut alors distinguer trois types de briques : les briques techniques, les briques ergonomiques et les briques conceptuelles.

Les briques techniques

Les briques techniques sont constituées d’un ensemble de technologies nouvelles ou utilisées différemment (format de donnée, langage de développement, architecture des applications, etc…).

  • Ajax : ce n’est pas à proprement parler une technologie mais l’utilisation conjointe d’un ensemble de technologies qui permet entre autre une plus grandes réactivé des interfaces web et rapproche ainsi les applications web des applications de bureau (client lourd)
  • Syndication & RSS/Atom : la syndication est la possibilité d’accéder au contenu d’un site depuis un autre site, ceci est rendu possible par l’utilisation d’un format de donnée spécifique comme le RSS ou l’Atom
  • Web Services  & Architecture REST : un web service permet de communiquer et d’échanger des données entre des applications et des systèmes hétérogènes, l’architecture REST est une architecture adaptée aux services web. Cet ensemble ouvert et modulaire permet plus de réactivité et de souplesse.
  • Frameworks web : un framework  est un cadre de référence (outils, bibliothèque de code, conventions de codage) qui permet de développer rapidement et efficacement une application web.
  • xHTML & CSS : Le xhtml est un système de balisage qui succède au classique html et qui couplé au langage CSS permet une séparation du fond (le contenu) de la forme (style et organisation de la page).

Les briques ergonomiques

L’aspect ergonomique regroupe tout ce qui concerne les changements de l’interface utilisateurs des sites et applications web. Le plus marquant est le développement d’interface riche notamment grâce à la technologie Ajax qui permet beaucoup plus d’interaction de l’utilisateur sur les pages web. On peut citer notamment l’apparition d’onglets, de sélecteur de date, de « cover flow », d’éléments déplaçables, etc…

Le second élément est la simplification des interfaces qui passe notamment par la mise en place d’un design plus épuré : menus de navigation simple, couleurs fortes, surfaces riches (dégradés, ombres, réflexions, stries…), texte de taille importante, logo  très visible, entête de site mis en valeur, bouton de « call to action » mis en évidence etc…

 

Le site Box.net, un exemple de design 2.0

Le site Box.net, un exemple de design 2.0

Les briques conceptuelles

Il s’agit de tous les nouveaux concepts qui se développent et qui viennent remplacer ou s’additionner aux usages plus anciens.

  • Folksonomie : catégorisation par étiquetage (tags) qui est une alternative au classement par répertoire notamment utilisé par les annuaires web
  • Blog : le blog offre une alternative au site personnel en proposant de publier des billets de façon simple
  • Publication et partage : possibilité de stocker en ligne des contenus (textes, images, vidéos) afin de les partager avec d’autres
  • Contribution : possibilité de créer et/ou de réagir à un contenu (recommandation, critiques, votes, commentaires, etc…)
  • Widget : mini-application autonome qui permet de déporter l’information d’un site ou d’une application web sur un autre support (bureau, blog, page web…)

Les différentes briques que l’on vient de décrire ne constituent pas à elles seules le web 2.0. Le web 2.0 n’existe que parce que des acteurs du web se sont saisies de ces briques (et d’ailleurs ont parfois même contribué à leur développement et à leur diffusion) et s’en sont servi pour créer des services web innovants. Des services qui ont alors été qualifiés de service web 2.0. Si on suit correctement le raisonnement ce sont donc les entrepreneurs, les ingénieurs, les marketeur, etc… qui en s’emparant des briques constitutives du web 2.0 pour créer des services innovants ont permis l’existence du web 2.0. En ce sens il existe une certaine performativité de la notion de web 2.0 : l’expression web 2.0 ne décrit pas seulement une réalité, elle a crée cette réalité.

Littéralement en quelques années il y a eu une explosion des services de la génération web 2.0, on peut citer pêle-mêle :  YouTube, Flickr, Delicous, Wikipedia, Blogger, MySpace, Facebook,  LinkedIn, SlideShare, Technorati,  Digg, Twitter, Friendfeed, , Last.fm, Netvibes, , Zoho, Basecamp, etc… Sur le net, il circule de nombreuses images témoignant de ce foisonnement d’acteurs 2.0, personnellement j’aime bien celle-ci :

Une cartographie des principaux services Web 2.0

Une cartographie des principaux services Web 2.0

Au final, on constate qu’il y a eu un glissement sémantique du terme web 2.0. Alors qu’initialement il désignait la période de renouveau du web, il en est venu à désigner les acteurs ou services qui par leur innovation ont été à l’origine ou ont profité de ce renouveau. Cette innovation doit être vue comme la combinaison de plusieurs briques (technique, ergonomique, conceptuelle) qui sont intrinsèquement lié au terme Web 2.0

Publié le décembre 13, 2012, dans Uncategorized, et tagué , , , , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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